L’ACHAT D’UNE MAISON

En avez-vous les moyens ?

Vous rêvez d’acheter une maison ? Effectuer une telle transaction ne se fait pas à la légère. Car il s’agit là d’une dépense importante qui aura des conséquences sur toute votre vie, et cela, durant plusieurs années. Voici comment évaluer si vous avez les moyens de vous acheter une maison sans en venir à vous endetter outre mesure.

Combien pouvez-vous payer ?

Pour déterminer combien vous pouvez payer, il vous faudra tenir compte de plusieurs facteurs, dont votre revenu familial, votre mise de fonds, et le taux d’intérêt hypothécaire. Évidemment, vos actifs (vos avoirs) et votre passif (vos dettes) ont aussi leur importance. Selon les institutions financières, les frais payés chaque mois pour se loger (versement hypothécaire, taxes, chauffage et, s’il y a lieu, frais de copropriété), ne devraient pas dépasser 32 % du revenu mensuel brut du ménage. Par exemple, si votre revenu mensuel brut est de 4000 $, vous ne devriez pas dépenser plus de 1280 $ pour payer ces frais. Les associations de consommateurs recommandent de faire le même calcul, mais en tenant compte du revenu net plutôt que du revenu brut. Évidemment, cette méthode vous donnera un résultat approximatif.

Côté budget

Ce n’est pas parce que l’on devient propriétaire que l’on peut soudainement se mettre à dépenser davantage qu’on ne le faisait auparavant. En fait, à moins que vos revenus n’aient augmenté de manière importante, la somme qui se trouve actuellement au poste habitation de votre budget devrait rester sensiblement la même après l’achat de votre maison, cela incluant le versement hypothécaire, les taxes, les assurances et l’entretien. Ce n’est pas le cas ? Demandez-vous quelle dépense vous devrez diminuer pour compenser, et si cela vous convient. Si vos compromis entraînent trop de frustrations, peut-être le regretterez-vous. Vos dépenses d’habitation seront les mêmes, mais vous devrez vous procurer une deuxième voiture ? Voilà le genre de situation qui pourrait vous amener à vous endetter plus que vous ne le désirez.

Au sujet de la mise de fonds

Pendant des années, on s’entendait pour dire qu’il fallait donner au moins 5 % du prix de sa maison en guise de mise de fonds. Mais depuis quelques années, les consommateurs ont le droit d’acheter une maison sans mise de fonds. Cette situation préoccupe les associations de consommateurs. Car moins la mise de fonds est élevée, plus la somme empruntée est importante. Tout comme les intérêts qu’il faut payer, cela va de soi. Sans compter que les consommateurs risquent d’être pris à la gorge advenant une hausse des taux d’intérêt.

Autre facteur à prendre en considération : l’assurance que doivent prendre, auprès de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) ou de GE Capital Assurance Hypothèque Canada, les consommateurs qui donnent une mise de fonds inférieure à 25 % du prix d’achat. Or, cette assurance, qui coûte entre 0,5 et 4,5 % du montant du prêt (à cela, il faut aussi ajouter une taxe de 9 % et des frais d’ouverture de dossier), s’ajoute au montant du prêt.

Quelques mots sur le RAP

Vous comptez puiser à même vos REER la somme qui vous servira de mise de fonds. Le Régime d’accès à la propriété vous permet d’agir de la sorte dans certains cas, pour une somme maximale de 20 000 $ par conjoint, sans avoir à payer d’impôt. Attention ! Vous devrez rembourser la somme empruntée à l’intérieur de 15 ans, à raison d’au moins 1/15 de la somme par année. Les personnes qui omettent d’effectuer leur remboursement annuel voient la somme non remboursée s’ajouter à leur revenu, ce qui leur occasionne une hausse d’impôt. Une bonne solution seulement pour ceux qui seront en mesure de rembourser leur REER dans le délai prescrit. Et seulement si les intérêts qu’aurait produit la somme retirée du REER ne sont pas plus élevés que les économies d’intérêt réalisés par leur utilisation. À vous d’évaluer si cela vous convient !